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Une limace sous les projecteurs

Chapitre 2

2

Mon pseudo tour du monde

A ce moment de l’histoire, je vivais chez mon amie Ninon, autrefois une minuscule chenille très sympathique qui devint une hideuse chrysalide pour finalement se métamorphoser en le plus magnifique des lépidoptères. Pendant ce temps, moi, j’étais une limace, encore une limace et, attention surprise… toujours une limace. Notre amitié était plus vieille que… bon… deux mois. En même temps, nous étions nées deux mois auparavant. Nous avons commencé à bavarder quand nous étions encore dans nos œufs, pour vous dire. Quand je dis bavarder, c’est réellement bavarder ! Nos œufs étant collés l’un à l’autre, nous avions créé un petit trou pour pouvoir s’échanger de la bave. Nous bavardions quoi ! Je rappelle que je n’ai pas d’oreilles. Comprendra qui pourra… Ensuite, et bien comme tout enfant normal, j’ai vécu chez mes parents. A l’adolescence, j’ai décidé de voir un peu le monde, et je suis devenue une espèce de limace du voyage, en réalité, je m’étais incrustée chez les escargots. Bien que j’allasse à la même vitesse qu’eux, ils ont fini par m’accuser d’avoir dépassé la vitesse autorisée. Ils avaient reçu un contre-avançons leurs interdisant de reprendre le voyage avant une semaine. Devinez qui a été déclaré coupable ?! Mystère et boule de terre. C’est comme ça que je me suis retrouvée seule, à deux cents mètres de chez moi en seulement dix jours de temps. Bravo la discrimination j’ai envie de dire !  J’ai à peine pu gouter les salades du potager d’un vieux monsieur à chapeau de paille pas sympa du tout. Il s’est mis à sauter partout en secouant sa fourchette ultra géante !!! J’ai donc dû rebrousser chemin et rentrer chez moi. A cause de ma motibavion de limaçon, j’ai mis quinze jours à rentrer, cinq précieux jours de plus qu’à l’aller… Une fois arrivée à la maison, il n’y avait plus aucune trace de mes parents. J’ai d’abord pensé qu’ils avaient, eux aussi eu envie de faire un tour. Puis, j’ai croisé mon amie Ninon qui était devenue en mon absence le beau papillon qu’elle est aujourd’hui. Elle m’a annoncé qu’ils étaient décédés. Décidemment, il peut s’en passer des choses en trois semaines ! Durant les deux heures suivantes, j’avais le moral dans le mucus (nous autres limaces ne portons pas de chaussettes), je rampais, ventre à terre. Ninon me proposa alors gentiment de venir habiter chez elle.

 

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